• Un nouveau départ ou l'exorcisme des peurs

    (Ecrit le 21/09/2021)

    Cher journal,

     

    Voici quasiment deux ans que je ne me suis pas épanchée. Beaucoup de choses ont changé depuis. Ma vie a pris un tournant aussi douloureux que salvateur. J'ai encore du mal à me positionner et à prendre du recul pour l'instant, mais je sens que je grandis. Je sens que certaines choses ne sont plus pareilles, que certaines de mes réactions se sont timorées ou à l'inverse, ont explosé.

    La seule chose que je sais, c'est que je suis à un moment important de ma vie. A un tournant dont je ne connais pas encore les conséquences.

     

    Me voilà à vous écrire alors qu'il est 5h17 du matin et que je dois me lever dans moins d'1h30. Je sais que la matinée à suivre va être difficile car c'est le jour de ma rentrée. 

    Tellement de choses ont changé depuis la dernière fois, non seulement dans ma propre petite vie mais également dans le monde entier. La population fait en effet, depuis deux ans, les frais d'une pandémie aux proportions de notre contemporanéité. Déstabilisante.

    Difficile de dresser une liste exhaustive, mais commençons peut-être par les petits potins.

     

    I- Ma relation avec Kevin : évolutions et réalisations

    Maintenant que je me relis, je remarque une certaine déformation professionnelle en lien avec mes fastidieuses études juridiques. Je déteste ça. 

    C'est bien l'un des points les plus positifs. Longtemps, et même encore un peu aujourd'hui, j'ai été ce cœur libre et léger en recherche de conquêtes triviales. J'ai néanmoins réussi à trouver un partenaire qui m'a permis de surpasser mon irrémédiable peur de l'engagement. Cela n'a évidemment pas été sans embuche, ni sans doute. J'en suis constamment accablée, comme il m'est coutume, et comme sans doute il doit l'être pour les jeunes personnes de 21 ans. 

    Néanmoins, j'ai pour la première fois réussi à entre-apercevoir une partie de l'idéal d'une relation parfaitement monogame et saine en la nôtre avec Kevin. En le trompant quasiment. On ne peut pas être parfait écoutez ! 

    Laissez-moi vous raconter brièvement. Sans doute ne m'étais-je jamais épancher sur la personne de Dylan, un homme kabyle parfaitement dans les normes. Drôle, charismatique, irrésistible et absolument archétypal de la personnalité du Lion, j'étais, en 2018, tombé sur son inexorable charme de mâle alpha touchant. Histoire bien trop longue et difficile pour être narré, surtout qu'elle repose après tout dans ma tête, mais il m'a recontacté à maintes reprises pour me déclarer sa flemme et exprimer les regrets de son rejet. Si les deux hommes n'ont rien à voir, je crois saisir, dans mon histoire avec Dylan et Tiziano, des problématiques similaires : un terrible timing et la semi-compatibilité avec ma manière de percevoir les relations, semi-compatibilité néanmoins suffisante pour me faire oublier leurs repoussants défauts. 

    Dylan m'avait ainsi contacté après un doux séjour à Annecy pour que l'on se revoit. Après une errance absolue dans le doute, j'ai décidé d'accepter sans rien attendre d'exceptionnel et en me répétant le fameux crédo hédoniste : "laisse libre cours à tes désirs". Le rendez-vous s'était soldé par de multiples tentatives de baisers que je n'acceptais jamais de recevoir, jusqu'aux dernières minutes. Dylan avait alors eu un dernier éclat de conscience en rejetant ma demande et en me délivrant ainsi de la pitoyable agonie de culpabilité qui allait m'ensevelir dans le cas contraire. Merci à lui. 

    Dans mon doute permanent, à croire que j'étais soudainement devenue avide groupie de Descartes, j'avais décidé de renouveler l'expérience, sans pour autant être convaincue que le côté hédoniste et égoïste de ma personnalité allait prendre le dessus. Bien heureusement, il ne put achever son seul objectif. Après de multiples reports de ce second rendez-vous, j'ai finalement convenu que tout cela ne valait pas la peine ; surtout, que cette histoire n'était pas seulement celle de ma culpabilité. J'ai finalement réalisé que, non seulement mon amour pour Kévin était suffisant pour réprimer sans peine ces pulsions, mais que c'était, de sucroît et de manière tout à fait inattendue, l'acmé de ma réalisation de la relation que j'avais construite avec mon partenaire. La très fameuse - et autrefois tant redoutée - maxime du : "Une relation, c'est comme un projet" venait finalement de se matérialiser. De trouver un sens. Je comprenais, pour la première fois, le sens de cette synthaxe que je méprisais jadis. Quelle intéressante réalisation ! 

    Ainsi, j'ai décidé d'arrêter cette planification permanente sur ma relation avec Kévin. Bien sûr, et comme le cycle de la nature l'impose, elle trouvera une fatale fin. En attendant, j'ai décidé de profiter de chaque moment et de poursuivre la formidable construction de la pyramide de notre relation. Une pyramide faite de concessions, de libido parfois bridée et de cocon rafraîchissant. Peu importante où tout cela nous mène, voici ma seule certitude : elle est ma véritable première relation d'adulte. 

     

    II- Prendre un nouveau départ 

     Voilà que j'ai intégré un tout nouveau cursus, issu une nouvelle fois et sans doute de mon impulsivité du moment : l'informatique.


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