• La dévotion criminologique, Jack l'Eventreur // archivage

    Ceci est la synthèse de mon TPE, réalisée le 28 février 2017.

    Le sujet de mon TPE portait sur le traitement médiatique et sociétal des crimes de Jack l'Eventreur, du moment où ils ont été commis et jusqu'à nos jours.

    J'ai adoré faire ce petit mémoire, d'une part car je suis effectivement fascinée par cette façon si récurrente qu'ont les crimes à être romantisés ; d'une autre car il m'a permis d'approfondir davantage sur la considération de la prostitution à une époque si charnière de l'Angleterre.

     

    Synthèse :

    Le choix du sujet du TPE s’est fait assez rapidement et s’est révélé comme une certitude pour l’ensemble du groupe. A l’évidence, et pour des raisons obscures, tout le monde connaît Jack l’Eventreur : pourtant, il reste un tueur en série, et c’est ce paradoxe de fascination et d’épouvante qui nous a conduit à concrétiser le projet. Nous sommes tous les trois passionnés par tout ce qui touche à la criminologie et nous comptons d’ailleurs réaliser, après notre cursus « prioritaire », un an de criminologie à Paris 8. Me concernant, j’ai découvert les atrocités de Jack l’Eventreur il y a quelques années, avec le manga Black Butler qui traite de la fascination identitaire pour le tueur dans l’un de ses épisodes : le support étant d’ailleurs particulièrement original et inédit, cela m’a tenu à cœur de le faire figurer parmi les œuvres cinématographiques sur Jack. J’admire aussi énormément l’époque victorienne et la reine Victoria, car elle a réussi l’exploit de bâtir un empire colossal alors que ses contemporains la méprisaient, puisqu’elle n’est arrivée qu’au pouvoir à dix-huit ans après une enfance enfermée dans Kensington Palace, surtout qu’il n’était pas prévu qu’elle devienne reine à l’origine.

    C’est lorsque nous avons dû choisir notre problématique que les choses se sont corsées : en effet, nous voulions nous orienter vers une dimension plus sanglante, plus gore en parlant exclusivement des meurtres, des armes, et de tout ce qui touche seulement aux agissements du tueur. Nos professeurs nous ont alors conseillé d’élargir notre réflexion puisqu’en effet, près de 130 ans après les faits, des adolescents connaissent encore l’histoire de ce qui est le plus grand cold case de l’histoire criminologique. Cette redirection a entraîné de nombreuses difficultés au sein du travail puisque nous ne savions plus réellement où aller, que traiter. Le dossier a donc été délaissé quelques temps, jusqu’à retrouver de nouvelles pistes.

    Ainsi, plutôt que de compiler une succession de faits dont la majorité des gens connaissent la musique (cinq meurtres, des prostituées...), je suis arrivée à une véritable réflexion sur les médias de l’époque comme actuels : dans le traitement de l’actualité, il paraît quelques fois une intention de divertissement plutôt qu’un désir d’information ; et dans le cas de Jack, les premières pages des journaux mainstreams ressemblaient plus à des pennies dreadful à sensation, qu’à un avis objectif sur des actes ignobles sur tous les plans. Le sujet m’a aussi permis de dresser une critique de la société victorienne : ses inégalités alarmantes, ses démonstrations d’hypocrisie, particulièrement dans les élites... Jack l’Eventreur, plus qu’un simple tueur en série fait la révélation de toute une société sous l’asphyxie d’un véritable mal social que l’on cherche à étouffer : quand on songe à l’Angleterre Victorienne, on pense simplement à une ère prospère où le pays de Shakespeare n’a jamais été aussi puissant, et non à de telles inégalités socio-spatiales. Il nous a donc paru particulièrement pertinent de rajouter la dimension culturelle et actuelle au sujet, puisqu’il offre un plan chronologique et donc, plus qu’une réflexion dans le passé, c’est une réflexion toujours d’actualité puisque la « pop culture » continue de nourrir notre intérêt pour l’Eventreur. Bien que cela nous ait pris un certain temps pour délimiter correctement le sujet, lorsque cela fut fait, le travail devint extrêmement intéressant et enrichissant.

    Si il y a bien un avantage que l’on ne peut renier à ce sujet, c’est son abondance de sources, et ce, à toutes les époques et sur tous les supports. Nous avons donc emprunté des livres à la médiathèque sur les théories, les analyses criminologiques des meurtres ou encore l’histoire de l’Angleterre victorienne. Avant de rediriger notre réflexion, nous nous rassemblions au minimum une fois par semaine pour travailler et brain-stormer sur les directions que devaient prendre le projet ; puis au fur et à mesure, connaissant nos directives et les parties que nous devions traiter, nous travaillions chacun de notre côté. Internet a également été un support fondamental pour notre partie IV puisqu’aucun livre ne traitait sur le sujet. Tous les trois, nous entretenons d’excellents rapports, ce qui s’est révélé un énorme avantage dans le travail puisque nous nous sommes constamment entraidés.

     

    Nous avons néanmoins rencontré quelques difficultés. A l’origine, il présentait une partie IV qui portait sur les progrès de la médecine et de la criminologie suite aux meurtres, ce qui était pertinent pour le lien chronologique : mais faute de source sur ce sujet précis, il nous a été impossible de traiter correctement la partie sans extrapoler. Nous avons donc été contraints d’abandonner cette piste. Mais sur tous les plans, le TPE fut un exercice extrêmement bénéfique pour moi : il m’a permis de mobiliser un maximum de rigueur dans mes recherches, puisqu’il est un élément fondamental que de disposer de sources fiables ; d’acquérir des connaissances de l’histoire d’Angleterre comme de l’histoire criminologique ; mais aussi d’aiguiser mon esprit analytique et critique en triant ces recherches, et en réfléchissant sans cesse sur des liens entre les parties et sur de nouvelles perspectives d’approche. Nous avons eu la chance d’être en contact avec Sophie Herfort, une historienne qui a consacré vingt ans de sa vie sur Jack, et qui nous a été d’une grande aide, en particulier lorsqu’il nous a fallu rediriger notre réflexion sur un aspect plus global. Merci à elle, aux professeurs et aux membres de mon groupe !

     

     

     


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